Allan, le jeune déporté `a Botany Bay . les côtés doù était venu lebruit qui lavait épouvantée, et ne voyant ninentendant rien, elle entra avec précaution sesdeux courtes pattes de devant dans la poche quela nature lui a placé au ventre, et elle retira decette espèce de berceau , son petit, tout nouvel-lement né. Alors elle le regarda tendrement pourvoir sil ne sétait pas blessé ; ne lui découvrantaucun mal, son visage velu prit comme un sou-rire de contentement ; elle le baisa avec tendresse,le posa contre ses mamelles et le petit but sonlait où se mêlait le sang de sa mère, pendantquelle le


Allan, le jeune déporté `a Botany Bay . les côtés doù était venu lebruit qui lavait épouvantée, et ne voyant ninentendant rien, elle entra avec précaution sesdeux courtes pattes de devant dans la poche quela nature lui a placé au ventre, et elle retira decette espèce de berceau , son petit, tout nouvel-lement né. Alors elle le regarda tendrement pourvoir sil ne sétait pas blessé ; ne lui découvrantaucun mal, son visage velu prit comme un sou-rire de contentement ; elle le baisa avec tendresse,le posa contre ses mamelles et le petit but sonlait où se mêlait le sang de sa mère, pendantquelle le caressait avec sa langue et une de sespattes. Allan avait rechargé son fusil ; mais à ce ta-bleau, il neut pas le courage de sen servir. Ilpleura , nu contraire , et pensa à sa mère si 53 tendre, au mal quil lui avait fait comme à celle-ci; au bien quil voulait faire désormais par sa con-duite, sil rentrait au pays, et il descendit meil-leur de larbre du haut duquel il avait pu voirune scène si CHAPITRE IX- La Boussole. Plus il redescendait la montagne au pied delaquelle il sétait, en vérité, attendu à voir leclocher de Lanberis, plus, en ne lapercevantpoint, il devint triste. Cest ainsi cjue, dans lavie, quand on y entre sans lexpérience qui estla science du monde , on voit toujours à lhori-zon de plus belles choses que celles dont onjouit. Derrière ces montagnes azurées, 0!i sefigure, comme certains peuples sauvages, deslieux de délices, des paradis : pour y arriver, onquitte tous les biens que lon a ; on se falisu© 100 ALLAN. l^eaucoup, on souffre pour gagner ces sommetssi désirés. A mesure quoù en approche, ils sontmoins beaux ; lazur qui les voilait et les rendaitsi enviables au regard, disparaît et fait place àdes rochers nus, à des précipices déchùés ; onmonte pourtant jusquà la cime, dans lespoirque de là on verra ce paradis que lon imagi-nait , et lon ne découvre rien que plaines stériles.— Ah! pour


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