. Mémoires et lettres galantes de madame du Noyer (1663-1720) Avant propos et notes Arnelle. anglant affront. Elle ne savait que devenir nicomment sortir de sa loge, car jétais à la porte dans ledessein de la régaler encore. 11 ny a\ait pas moyen dese reco2fifer ; rester tignonnée dans un premier banc etdevant la Cour et la Ville, cétait quelque de bienhonteux ; elle ne pouvait ravoir son tignon et ses fon-tanges qui servaient de jouets aux petits-maîtres du par-terre, où je les avais jetés ; ainsi cette malheureuse étaitdans une cruelle situation. Lopéra finit pendant cetemps-là, et, a


. Mémoires et lettres galantes de madame du Noyer (1663-1720) Avant propos et notes Arnelle. anglant affront. Elle ne savait que devenir nicomment sortir de sa loge, car jétais à la porte dans ledessein de la régaler encore. 11 ny a\ait pas moyen dese reco2fifer ; rester tignonnée dans un premier banc etdevant la Cour et la Ville, cétait quelque de bienhonteux ; elle ne pouvait ravoir son tignon et ses fon-tanges qui servaient de jouets aux petits-maîtres du par-terre, où je les avais jetés ; ainsi cette malheureuse étaitdans une cruelle situation. Lopéra finit pendant cetemps-là, et, après avoir bien rempli ma vengeance,comme javais envie de men aller, je dis à quelquespersonnes qui me priaient de la laisser .sortir, quelle lepouvait et quassurément je ne la toucherais pas. Jeleur tins i)arole, car je nen ai jamais manqué à per-sonne, mais je voulus avoir le plaisir de la voir passeren revue devant moi. Quelquun lui avait prêté unecoeffe de taffetas dont elle se couvrit la tête et le vi-sage. Je lui demandai, en passant^ des nouvelles de MEMOIRES 73. Je consentais bien que les moines partageassent les charmesde mon é quils bussent mon vin. » [pag. quelques bâtards quelle avait eus dun valet de cham-bre de sa parente, et ainsi finit la comédie. M. du Novervoulut un peu bouder quand je fus de retour au logis,mais comme il savait peut-être mieux que personne queje navais pas tout le tort, il sapaisa bientôt et fut lepremier à rire de laventure, qui en fit rire bien dau-tres. » Cette scène ne fait pas précisément honneur à la dé-licatesse de son instigatrice, même dans un temps oùpersonne ne sen effarouchait, M™ du Nover elle-même / 1 M ET M. DU NOYER la qualifie de folie. Son mari assure quon put lempê-cher de se livrer à de pareilles extrémités et que cestlui-même qui, en la souffletant, fit voler sa propre coif-fure. jM° du Noyer avait repris ses projets de passer denouveau la frontière et on les accor


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