. Les malheurs de Sophie . — Nous le ferons recommencer après dîner,dit Mme de Réan ; à présent il est fatigué, il ar-rive de voyage; donnons-lui à manger. Allez aujardin, mes enfants, rapportez-moi du mouronou du plantin ; le jardinier vous montrera où il yen a. » Les enfants coururent au potager et rapportèientune telle quantité de mouron quon aurait pu yenterrer toute la cage. Leur maman leur dit denen cueillir quune petite poignée une autrefois,et ils en mirent dans la cage du bouvreuil, quicommença tout de suite à le becqueter. LES MALHEURS DE SOPHIE 169 «f Allons diuer à présent, mes enf


. Les malheurs de Sophie . — Nous le ferons recommencer après dîner,dit Mme de Réan ; à présent il est fatigué, il ar-rive de voyage; donnons-lui à manger. Allez aujardin, mes enfants, rapportez-moi du mouronou du plantin ; le jardinier vous montrera où il yen a. » Les enfants coururent au potager et rapportèientune telle quantité de mouron quon aurait pu yenterrer toute la cage. Leur maman leur dit denen cueillir quune petite poignée une autrefois,et ils en mirent dans la cage du bouvreuil, quicommença tout de suite à le becqueter. LES MALHEURS DE SOPHIE 169 «f Allons diuer à présent, mes enfants, dit Mme deRéan, vos papas nous attendent. » Pendant le diner on parla beaucoup du joli bou-vreuil. « Quelle belle tête noire il a! dit Sophie. — Et quel joli ventre rouge ! dit £i5ig«L- — Et comme il chante bien ! dit Mme deRéan. — Il faudra lui faire chanter tous ses airs », ditM. de Réan. Aussitôt que le dîner fut fini, on retourna ausalon ; les enfants couraient en avant. Au momentdentrer au salon, Mme de Réan y entendit pousserun cri affreux ; elle accourut et les trouva immo-biles de frayeur et montrant du doigt la cage dubouvreuil. De celte cage, dont plusieurs barreaux 170 LES MALHEURS DE SOPHIE étaient tordus et cassés, Beau-Minon sélançait parterre, tenant dans sa gueule le pauvre bouvreuilqui battait encore des ailes. Mme de Réan cria àson tour et courut à Beau-Minon pour lui fairelâcher loiseau. Beau-Minon se sauva sous un fau-teuil. M. de Réan, qui entrait en ce moment, saisitune pincette et voulut en donner un coup à Beau-Minon. Mais le chat, qui était prêt à se sauver,sélança vers la porte restée entrouverte. M. de Réanle poursuivit de chambre en chambre, de corridoren corridor. Le pauvre oiseau ne criait plus, ne s


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