Proses décadentes . ec ma canne — ça mest égaldêtre mouillé — Naturellement le trot-toir est plein de petites femmes qui, deuxpar deux, trottent, haut troussées, etbarrent complètement le passage, avecleurs deux parapluies. Si vous êtes ga-lant vous navez que ces deux alterna-tives : descendre dans le ruisseau, cest-à-dire souiller vos bottines et éclahousservotre pantalon, ou vous aplatir le long PROSES DÉCADENTES 135 du mur, c est-à-dire vous emplâtrer ledos et, par contre, avoir la face racléepar les baleines des parapluies ; car ellesne vous feront pas la moindre petiteplace. Moi qui mhono


Proses décadentes . ec ma canne — ça mest égaldêtre mouillé — Naturellement le trot-toir est plein de petites femmes qui, deuxpar deux, trottent, haut troussées, etbarrent complètement le passage, avecleurs deux parapluies. Si vous êtes ga-lant vous navez que ces deux alterna-tives : descendre dans le ruisseau, cest-à-dire souiller vos bottines et éclahousservotre pantalon, ou vous aplatir le long PROSES DÉCADENTES 135 du mur, c est-à-dire vous emplâtrer ledos et, par contre, avoir la face racléepar les baleines des parapluies ; car ellesne vous feront pas la moindre petiteplace. Moi qui mhonore dêtre incivil, jeminsinue tranquillement au milieudelles, en écartant, du bout de ma canne,un des deux parapluies, tout juste assezpour que ma tête passe sans pis si la plume du chapeau se dé-frise et si la pluie en macule le veloursloutre ou gros vert. Et voilà, entre mille autres, quelquesmoyens que je vous recommande, pourvous amuser en embêtant les femmes. DERNIERS MOLLETS. es jambes sen vont,constata lAmateur demollets avec accable-ment, et la meilleurepreuve, cest que lesfemmes ne se retrous-sent plus. Tenez, moncher ami, il va pleu-voir, loccasion est par-ticulièrement propice, voulez-vous me suivre. » Et il me conduisit place Saint-Michel.^ Cest bien véritablement lunY des coins les plus pittoresquesI et des plus idoines à la rêverie V 138 PROSES DECADENTES béatement contemplative que la ter-rasse où nous nous assîmes, dédai-gnée de la chahuteuse «jeunesse des Eco-les » qui ne monôme pas — heureuse-ment! — jusque là. Fatigué du miroite-ment incessant des tramways et desomnibus multicolores qui se croisent surla place Saint-Michel, le regard, en obli-quant légèrement à droite, peut se repo-ser sur la double ligne de platanes dontla feuillaison, dun vert tendre, empa-nache les parapets jusquau Louvre quisert de fond de tableau. Ce pourquoi mon subtil et délicat ami,lAmateur de mollets, mamenait là, cestsurto


Size: 1112px × 2248px
Photo credit: © The Reading Room / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookau, bookcentury1800, bookdecade1880, bookidprosesdcadente00pi