Gazette des beaux-arts . terrible et non point ridicule. Où lesprit reste confondu, cest en contemplant la forme et la déco- 296 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. ration de ces vases divers qui séchelonnent pendant quatre mille anspour satisfaire à des rites identiques, en appliquant les mêmes idées, etqui pourtant se multiplient sans redites et peuvent se trouver réunis,comme ici, en nombre considérable sans fatigue et sans satiété pour lob-servateur. La loi que nous avons constamment proclamée : luniversalitéde certaines inventions humaines, la marche uniforme de la penséeartistique selon les degrés d


Gazette des beaux-arts . terrible et non point ridicule. Où lesprit reste confondu, cest en contemplant la forme et la déco- 296 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. ration de ces vases divers qui séchelonnent pendant quatre mille anspour satisfaire à des rites identiques, en appliquant les mêmes idées, etqui pourtant se multiplient sans redites et peuvent se trouver réunis,comme ici, en nombre considérable sans fatigue et sans satiété pour lob-servateur. La loi que nous avons constamment proclamée : luniversalitéde certaines inventions humaines, la marche uniforme de la penséeartistique selon les degrés divers de la civilisation des peuples, trouve saplus éloquente démonstration dans ce précieux ensemble. Si lon voulaitrattacher par un contact quelconque de peuple à peuple les formes chi-noises à leurs similaires de lantiquité occidentale, il faudrait admettreune facilité de communications plus grande à ces époques reculées quellene lest aujourdhui avec nos chemins de fer et nos bateaux à Voici, n° 2Ù6, un vase de bronze dune grande tournure et de propor-tions heureuses qui, avec ses anses aplaties et courbées en arc, se rap-proche des ouvrages grecs de Nicosthènes, ou mieux encore de cer-tains vases en terre noire des Etrusques; ce sont les mêmes profils, lamême désinvolture. Or le bronze est sans doute antérieur aux terrescuites quil rappelle ; dans tous les cas, nous nadmettons pas plus quilait été inspiré par la vue dune urne étrusque que nous ne voudrionscroire quil ait fallu la présence du vase chinois pour fournir au potier delËtrurie une forme que lon retrouverait peut-être encore, en cherchantbien, parmi les terres cuites des antiques péruviens. Les peuples améri-cains nous montreraient aussi, parmi leurs vases ornés danses en têtesdoiseaux dressées, ou formés à leur base même par un oiseau accroupi,des dispositions analogues à celles que nous retrouvons sous le Tchéou, LES BRONZES CHINOIS AU PALAIS DE LINDUSTR


Size: 1516px × 1647px
Photo credit: © The Reading Room / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1800, bookpublisherparissn, booksubjectart, bookyear18