. Tresor Des Feves Et Fleur Des Pois . venoit à peine à moitié de ses jambes faites au tour, chaus-sées dun bas de soie blanc aussi tendu que si on y avoitemployé le cabestan, et terminées par des pieds si mignons,([uon ne pouvoit les voir sans envier le bonheur du cor-donnier qui les avoit de sa main emprisonnés dans le satin.— De quoi tétonnes-tu? dit Fleur des Pois. — Ce quiprouve, par parenthèse, que Trésor des Fèves navoit paslair extrêmement spirituel dans ce moment-là. — 50 TRÉSOR DES FÈVES Trésor des Fèves rougit; mais il se remit bientôt. —Jemétonne, répondit-il modestement, quune aus
. Tresor Des Feves Et Fleur Des Pois . venoit à peine à moitié de ses jambes faites au tour, chaus-sées dun bas de soie blanc aussi tendu que si on y avoitemployé le cabestan, et terminées par des pieds si mignons,([uon ne pouvoit les voir sans envier le bonheur du cor-donnier qui les avoit de sa main emprisonnés dans le satin.— De quoi tétonnes-tu? dit Fleur des Pois. — Ce quiprouve, par parenthèse, que Trésor des Fèves navoit paslair extrêmement spirituel dans ce moment-là. — 50 TRÉSOR DES FÈVES Trésor des Fèves rougit; mais il se remit bientôt. —Jemétonne, répondit-il modestement, quune aussi belleprincesse, qui est à peu près de ma taille, ait pu tenir dansun pois chiche. — Vous déprisez mal à propos ma calèche. Trésor desFèves, reprit Fleur des Pois. On y voyage très-commodé-ment quand elle est ouverte ; et cest par hasard que je nyai pas mon grand écuyer, mon aumônier, mon gouverneur,mon secrétaire des commandements, et deux ou trois de. mes femmes. Jaime à me promener seule, et ce capricema valu laccident qui mest arrivé. Je ne sais si vous avezjamais rencontré en société le roi des Grillons, qui est fortreconnoissable à son masque noir et poli comme celui dAr-lequin, à deux cornes droites et mobiles, et à certaine sym- ET FLEUR DES POIS. 51 ])lionie de mauvais goùt dont il a coutume daccompa<,aierses moindres paroles. Le roi des Grillons me faisoit la grârede maiiner; il nigiioroit pas que ma minorité expire au-jourdhui, et quil est de lusag-e des princesses de ma mai-son de prendre un mari à dix ans. Il sest donc trouvé surma route, suivant lusage, pour mobséder du tintamarreinfernal de ses carillonnantes déclarations, et je lui ai ré-pondu, comme à lordinaire, en me bouchant les oreilles! — 0 bonheur ! dit Trésor des Fèves enchanté ; vousnépouserez pas le roi des Grillons? — Je ne lépouserai pas, répondit Fleur des Pois avec-dignité. Mon choix étoit fait. Je ne lui eus pas plutôtsi
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