. Contes roses . ante vision du ciel bleu, des fleuves miroitants, des plaines vibrantesde clarté, des terres et des terres étalées sous le soleil, des cités oùgîtent les liommes. En sa tête chantait lappel séducteur de cet espacedont le mystère affolait son esprit daventures : « Je partirai, » se force étrange domptait malgré lui sa volonté de ne point désolerceux auxquels il devait le jour. 11 oublia soudain les larmes de sa ,8 CONTES ROSES DE MA MÈRE-GRAND. mère, langoisse de son père; souriant à un avenir de rêve, impatientde tenter la fortune et de courir le monde immense, il a


. Contes roses . ante vision du ciel bleu, des fleuves miroitants, des plaines vibrantesde clarté, des terres et des terres étalées sous le soleil, des cités oùgîtent les liommes. En sa tête chantait lappel séducteur de cet espacedont le mystère affolait son esprit daventures : « Je partirai, » se force étrange domptait malgré lui sa volonté de ne point désolerceux auxquels il devait le jour. 11 oublia soudain les larmes de sa ,8 CONTES ROSES DE MA MÈRE-GRAND. mère, langoisse de son père; souriant à un avenir de rêve, impatientde tenter la fortune et de courir le monde immense, il alla sétendresur sa couche de feuilles sèches, où il sendormit dun sommeil quenagita nul regret. Le lendemain, aj-ant jeté son bissac sur son épaule, armé sa maindun solide bâton noueux, il prit congé de ses parents. 11 séloigna dun pas ferme et ne se détourna quà langle duchemin, juste à temps pour voir la bûcheronne seffondrer sur sonseuil, en lui faisant un dernier geste IV x^Wr^ L alla, dabord, tête basse, rame agitée de remords, songeant^^WlT ^^ ]H)^ chant des oiseaux était si joyeux, lair si chargé do grisantessenteurs, le soleil si étincelant sur la mousse touffue des clai-rières que ses soucis bien vite se dissipèrent. Il écoutait, ravi, lhar-monie de la foret; et bientôt il se mit à chanter, mêlant la gaietéde sa voix aux roulades des merles, au babillage affairé des , au-dessus de lui, un ramier lilait, rapide comme une flèche,ivre de liberté, dirigeant son vol vers quelque point inconnu delespace ; et le jeune homme le saluait de la main, comme le voya-geur salue au passage un compagnon de route. Jean lOurs marcha longtemps, se reposant au hasard de sacourse, près des sources où il puisait pour se désaltérer. Il tirait deson bissac un morceau de pain bis, le mangeait, puis se remettait sanstarder en chemin, tant sa hâte était grande de sor


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