Gazette des beaux-arts. . mple carré détoffequon appelle lhimation. Et il ne faut pas oublier combien ajoutait àcette diversité des costumes la diversité de leurs couleurs, lorsque,sur le chitôn et lhimation ensemble, la pourpre et le bleu, lor et leviolet, le blanc et le rose mêlaient leurs teintes suivant la fantaisiedu coroplaste. Mais, même sans les couleurs, qui trop souvent sesont évanouies, chacune de ces draperies garde ses traits dis-tinctifs ; des plis de chacune delles séchappe et rayonne unagrément de féminine coquetterie, toujours renouvelé. Cest pour-quoi, quand on parcourt les b


Gazette des beaux-arts. . mple carré détoffequon appelle lhimation. Et il ne faut pas oublier combien ajoutait àcette diversité des costumes la diversité de leurs couleurs, lorsque,sur le chitôn et lhimation ensemble, la pourpre et le bleu, lor et leviolet, le blanc et le rose mêlaient leurs teintes suivant la fantaisiedu coroplaste. Mais, même sans les couleurs, qui trop souvent sesont évanouies, chacune de ces draperies garde ses traits dis-tinctifs ; des plis de chacune delles séchappe et rayonne unagrément de féminine coquetterie, toujours renouvelé. Cest pour-quoi, quand on parcourt les belles planches de VAtlas publié parM. Heuzey ou de la Colleclkiii Lécuijei\ en assistant à ce défilé sans fin TA NACRA. 127 dajustements tous difterents, en voyant aussi la riche variété descoiffures, et en retrouvant, dispersés çà et là, les éternels acces-soires de la toilette, — chapeaux, ruhans, fleurs, éventails, — on apresque lillusion, par moments, de feuilleter le Journal des Modes de. JEUNE FEMME. (Musée du Louvre.) oui, une Mode Illustrée, —• admirablement illustrée, —dil y a vingt-trois siècles, et de Béotie ! Il ne faudrait pas, cependant, prendre cette comparaison à lalettre. Les dames de Tanagra nont point connu ce quest pour nousla Mode. Car, si je ne nie tiompe, ce mot, au sens où Ton laccepte 128 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. dordinaire, désigne lensemble des lois qui régissent le costume,lois passagères, mais qui, pour changer souvent, nen sont que plustyranniques pendant tout le temps quelles durent. Un vêtementqui est de mode est donc reconnaissable à ces deux signes : quildoit sen rencontrer beaucoup de pareils dans le même temps, et que,passé un certain temps, il ne devra plus sen rencontrer du tout. Or,le costume des dames tanagréenues (on pourrait dire des damesgrecques, en général,) eut, au contraire, ceci de particulier :quil subsista, sans changer, pendant des siècles; et que, néanmoins,il ne


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