L'Eloge de la Folie : composé en forme déclamation . ne méprifent pas la Volupté. Ils Toutragent^ils ladéchirent en public : mais ces diflîmulez ont leur buten cela j & ils ne font tant de peur du plaifir, 1 quafinden avoir meilleure part. Mais quand ces Hypo-crites, quand c^ Comédiens déclameroient de bon-ne foi, quils me difent, de par Jupiter, quils medifent sil y a un jour dans la vie qui nefoit pas trif-te , defagréable , ennuyeux, dégoûtant,fâcheux,à moins que ie ne men mêle , Se que je ne lafiai-fonne de quelque plaifir ? Jen prens à témoin irrè-cufable ce Sophocle , quon ne fauroit afl
L'Eloge de la Folie : composé en forme déclamation . ne méprifent pas la Volupté. Ils Toutragent^ils ladéchirent en public : mais ces diflîmulez ont leur buten cela j & ils ne font tant de peur du plaifir, 1 quafinden avoir meilleure part. Mais quand ces Hypo-crites, quand c^ Comédiens déclameroient de bon-ne foi, quils me difent, de par Jupiter, quils medifent sil y a un jour dans la vie qui nefoit pas trif-te , defagréable , ennuyeux, dégoûtant,fâcheux,à moins que ie ne men mêle , Se que je ne lafiai-fonne de quelque plaifir ? Jen prens à témoin irrè-cufable ce Sophocle , quon ne fauroit aflez ! quil me rend juftice, lorsquil dit à mon hon-neur & gloire, 1 IIe^ très doux de vivre yVtaispointde Sage[fe^ elle gâte la vie ! Montrons cela en détail. Perfonne nignore, que le premier âge de lHom-me 1. Allufîon à Philoxeney qui fe mouchoit dans un bon mets , pour lemanger tout leul 2. Horiice fiiit mention dun homme qui fc fâchoit contre Tes aniii,de ce quils iavoient guéri de h folie. D E A Folie. 21. />^J;^,^J,i?,- ^^%...A^- ^-^^z^.-.^^r^ y me eft le plus gai,& le plus agréable. Mais queft-çe qui rend les Enfans fi aimables?Pourquoi lesbai-fons nous, les embraflbns nous,les chérifTons nous;Un Ennemi même sattendrit pour ces petits inno-cens, & les affilie dans le befoin. Encore un coup,doù vient cela? Ceft que la Nature , qui eft unefege Ouvrière, a imprimé tout exprès dans ks En- B 3 feï^j tZ L- E L O G E fans5 un charme^^unatt^^^^^^ là, comme par une efpece de recompenfe, ils puif-(bnt adoucir les peines de ceux qui les élèvent, ^mériter , par leurs petites carefles, la protectionquon leur donne enfuiie. Cette première jeuneflequi fuccede à lenfance , on Taime , on fe fait unplaiiir de lui être utile , de lavancer , de la fecoù-rir. Et de qui reçoit-elle fon agrément, cette ado-lefcence ? De qui y fnion de moi ^ qui lui fais la grâ-ce dêtre folâtre ^^ par Conféquent de plaire & dedivertir? Je ve
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