. Eugène Carrière, peintre et lithographe . on souvent mortelle pouvait luidonner quelques chances déchapper à une mort atroce. Ilprit son parti très vite, sabandonna sans discussions inu-tiles à ceux qui la lui conseillaient. A la surface, rien neparut de la lutte quil dût livrer à lafflux des souvenirs etdes espérances pour triompher de sa douleur. Il semblaferme et serein. Il naimait pas les disparitions soudaines, en coup dehache. Il sentait, là comme ailleurs, la nécessité du « pas-sage ». Il tenait à préparer sa mort, à sen aller au devantdelle sans surprise, à ce que ses idées sur elle
. Eugène Carrière, peintre et lithographe . on souvent mortelle pouvait luidonner quelques chances déchapper à une mort atroce. Ilprit son parti très vite, sabandonna sans discussions inu-tiles à ceux qui la lui conseillaient. A la surface, rien neparut de la lutte quil dût livrer à lafflux des souvenirs etdes espérances pour triompher de sa douleur. Il semblaferme et serein. Il naimait pas les disparitions soudaines, en coup dehache. Il sentait, là comme ailleurs, la nécessité du « pas-sage ». Il tenait à préparer sa mort, à sen aller au devantdelle sans surprise, à ce que ses idées sur elle sortissentsans effort de lidée quil sétait faite de la vie. Il ne voulutpas que le courant habituel de lexistence sinterrompitautour de lui, que la confiance de ses enfants fût ébranlé les entretint de sa mort comme dune chose possible etquil fallait envisager dun cœur fort quand on ne doutaitpas de la puissance de la vie et des réparations quelleapportait. Une fois de plus il les aida à voir ce quil y avait154. Elisabeth de beau en eux, les adjura dy croire et dy chercher leursseuls moyens de progrès et de lutte. Il consola ses amisquaffolait la nouvelle, leur écrivit à tous une lettre dadieuxdiscrets où chacun deux pût deviner les causes de la ten-dresse quil leur portait et trouver les raisons de continuersans lui leffort de vivre. Le moment venu, il se livra auchirurgien sans pose et sans peur. « La vraie vie ma été révélée à linstant où la mortpassait » (i), écrivait-il quelques semaines plus tard. Ilavait pensé mourir, et ce fut la plus belle expérience de viequil eût encore faite ! « Il me semble que jai passé dansun tourbillon de générosité humaine, comme dans unmouvement de forces naturelles où tout ce qui saffirmevivant se rejoint dans un élan dharmonie » (i). Lamour,la douleur qui lentouraient, lassociation de tendresseagissante quavait suscité parmi ceux qui laimaient lacrainte de le voir partir, le bonheur q
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