. En mocassins . es prières, les vœux, les mystiques repas. 136 EN MOCASSINS Chant du Poukouaginin. Je chéris les sommets calcinés par la foudre,Balayés par les vents, dit Poukouaginin,La grêle qui crépite et leau qui vole en poudre,Et les nuages dor qui voilent le matin. Jadmire les bouleaux tordus par la tempête,Les cèdres rabougris suspendus au rocher;Jaime des plus grands monts à parcourir la crête,Et, sur le bord croulant du gouffre, à me pencher. Jaime lescarpement où laigle fait son aire,Doù lécho se détourne en poussant des clameurs;Le sommet nu, levant sa face solitaireEt que jamais p


. En mocassins . es prières, les vœux, les mystiques repas. 136 EN MOCASSINS Chant du Poukouaginin. Je chéris les sommets calcinés par la foudre,Balayés par les vents, dit Poukouaginin,La grêle qui crépite et leau qui vole en poudre,Et les nuages dor qui voilent le matin. Jadmire les bouleaux tordus par la tempête,Les cèdres rabougris suspendus au rocher;Jaime des plus grands monts à parcourir la crête,Et, sur le bord croulant du gouffre, à me pencher. Jaime lescarpement où laigle fait son aire,Doù lécho se détourne en poussant des clameurs;Le sommet nu, levant sa face solitaireEt que jamais printemps ne couronna de fleurs. Fin du concert. Ainsi, dans le grand lac, loin des causes dalarme,Tant que les éléments se montrent en courroux,Tant que rage le vent et que dure le charme,Tant que le veut Oka, chantent le manitous, Le tonnerre se tait, lobligeante tempêteDéchire ses rideaux, calme son hurlement :Le soleil reparaît; à partir on sapprête;Sur un signe dOka cesse Agohao partant pour le Paradis. UN ANCIEN NID DU TONNERRE Cétait vers le déclin dune époque ancestrale,LOttawa sappelait le Mahamoucébé ;Vierge était la forêt, loin le Visage-pâle :Nul arbre, sous ses coups, navait encor tombé. Les contes de ce temps roulent sur des merveilles :Oka voyait alors les cimes du mont BleuSélancer dans les airs, à des donjons pareilles,Se couronner dorage et se grimer de feu. Car le mont quombrageaient la nue et le mystère,Dressait à pic son front par la foudre râpé,Et sa crête portait laffreux nid du tonnerreAu-dessus des sapins dont il était drapé. De noirs oiseaux mêlés à de sombres nuages,Tourbillonnaient autour du bloc pyramidal,Et léclair en zigzags, jet de leurs yeux sauvages,Sémoussait au granit de lâpre piédestal. Il sortait, aveuglant, de leurs glauques prunelles,Volait en lézardant les voûtes de la nuit;Et le mont résonnait sous le fléau des ailes,Et les forêts, au loin, répercutaient le bruit. Le v


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