. Les Français peints par eux-mêmes . saturer leurs créatures ou les flatteursde leurs caprices. Sur une plus basse échelle, lami des artistes sinféodesouvent à un individu dont il développe les principes,et de qui il explique la pensée. Hors dicelui, tout estcrétin, sauf les morts, qui servent de point de compa-raison. Le peintre, du reste, na pas de serviteur plusdévoué. Ce familier fait la palette, se charge des com-missions délcatcs, des visites aux feuilletonistes; il metdu bois au poêle de latelier, et ne sollicite dautre récom-))ense que celle de voir sa tête ébauchée chaque annéedans l
. Les Français peints par eux-mêmes . saturer leurs créatures ou les flatteursde leurs caprices. Sur une plus basse échelle, lami des artistes sinféodesouvent à un individu dont il développe les principes,et de qui il explique la pensée. Hors dicelui, tout estcrétin, sauf les morts, qui servent de point de compa-raison. Le peintre, du reste, na pas de serviteur plusdévoué. Ce familier fait la palette, se charge des com-missions délcatcs, des visites aux feuilletonistes; il metdu bois au poêle de latelier, et ne sollicite dautre récom-))ense que celle de voir sa tête ébauchée chaque annéedans le fond dun tableau. Ajirès une journée employéeà papillonner çà et là, il sécrie le soir : « Nous avons bientravaillé, notre ciel est descendu tout entier nus lieu- LAMI DES ARTISTES. 255 rcs sont lbancliws, nus dessous finis, noire toile cou-verte, etc. » H est .i la fois harassé do fatigue, et contentde la besogne ; plus heureux que lartiste, lequel nejouit souvent que de In première de ces Kn province, Viimi des artites, cest-:i-dire de latroupe llKàtrale, est lieutenant, avocnt, clerc, marchandde vins, fils de négociant, cafelio-; diins tous les cas, ila bons poumons et bons bras. En de telles amiliés. lerœur palpite dans lestomac, et lon fraternise cabotins idoMtrés supportent la sympathie avec desairs de matamores, et les bourgeois .sont fiers drtrc as-sociés i leurs petites passions. La rivalité de la Dugazinet de la première chanteuse cause bien des rLiies, à moinsque le ténor nait sagement débuté par confisquer celle-ci, comme de droit. Au surplus, les comédiens provin-ciaux ont conservé je ne sais quoi de bohème, de roma-nesque, de vagabond, do patriarcal, qui les rend plusdivertissants que ceux de Paris, lesquels deviennent plusbourgeoisement ennuyeux quon ne saurait le dire. Déjà néanmoins, et depuis c|uelques années, un symp-tôme ellrayant de la maladie miuvile qui pâlit les comé-diens d
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