Le diable amoureux, roman fantastique . onfiancerelative, et en nous rapportant à la sage opinion de Char-les Nodier, qui dit quà lépoque où a eu lieu cette scène,il nétait peut-être pas difficile de prévoir que la ré-volution qui venait choisirait ses victimes dans la plushaute société dalors, et dévorerait ensuite ceux-làmêmes qui lauraient créée, nous allons rapporter unsingulier passage qui se trouve dans le poème dOlli-vier, publié justement trente ans avant 93, et dans le- xlvi CAZOTTE. quel un remarquera une préoccupation de tètes cou-pées qui peut bien passer, mais plus vaguement, pour


Le diable amoureux, roman fantastique . onfiancerelative, et en nous rapportant à la sage opinion de Char-les Nodier, qui dit quà lépoque où a eu lieu cette scène,il nétait peut-être pas difficile de prévoir que la ré-volution qui venait choisirait ses victimes dans la plushaute société dalors, et dévorerait ensuite ceux-làmêmes qui lauraient créée, nous allons rapporter unsingulier passage qui se trouve dans le poème dOlli-vier, publié justement trente ans avant 93, et dans le- xlvi CAZOTTE. quel un remarquera une préoccupation de tètes cou-pées qui peut bien passer, mais plus vaguement, pourune hallucination prophétique. « 11 y a environ quatre ans que nous fumes attiréslun et lautre par des enchantements dans le palais dela fée Bagasse. Cette dangereuse sorcière, voyant avecchagrin le progrès des armes chrétiennes en Asie, vou-lut les arrêter en tendant des pièges aux chevaliers dé-fenseurs de la foi. Elle construisit non loin dici un pa-lais superbe. Nous mîmes malheureusement le pied sur. les avenues : alors, entraînés par un charme, quand nouscroyions ne lêtre que par la beauté des lieux, nous CAZOTTE. XLMi parvînmes jusque dans un péristyle qui était à lentréedu palais; mais nous y étions à peine, que le marbresur lequel nous marchions, solide en apparence, sécarteet fond sous nos pas : une chute imprévue nous préci-pite sous le mouvement dune roue armée de fers tran-chants qui séparent en un clin dœil toutes les partiesde notre corps les unes des autres; et ce quil y eut deplus étonnant, cest que la mort ne suivit pas une aussiétrange dissolution. « Entraînées par leur propre poids, les parties denotre corps tombèrent dans une fosse profonde, et syconfondirent dans une multitude démembres entassé tètes roulèrent comme des boules. Ce mouvementextraordinaire ayant achevé détourdir le peu de raisonquune aventure aussi surnaturelle mavait laissée, jenouvris les yeux quau bout de quelque temps, et


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