Les pierres de Venise : études locales pouvant servir de direction aux voyageurs séjournant à Venise et à Vérone . tre étude actuelle. Le fait quinous intéresse est celui-ci : les constructeurs couvrirentleurs œuvres des plus brillantes couleurs quils purentobtenir ; tous les beaux monuments de cette époquefurent, ou complètement peints ou, tout au moins, ornésde peintures, de mosaïques ou de dorures dans leurs plusiinportàntes parties. Jusque-là, les Egyptiens, les Grecs,les Gothè, les Arabes, les chrétiens du moyen âge mar-chent daccord ; aucun dentre eux, jouissant de son bonsens, neût song


Les pierres de Venise : études locales pouvant servir de direction aux voyageurs séjournant à Venise et à Vérone . tre étude actuelle. Le fait quinous intéresse est celui-ci : les constructeurs couvrirentleurs œuvres des plus brillantes couleurs quils purentobtenir ; tous les beaux monuments de cette époquefurent, ou complètement peints ou, tout au moins, ornésde peintures, de mosaïques ou de dorures dans leurs plusiinportàntes parties. Jusque-là, les Egyptiens, les Grecs,les Gothè, les Arabes, les chrétiens du moyen âge mar-chent daccord ; aucun dentre eux, jouissant de son bonsens, neût songé à ne pas couvrir de couleur un monu-ment important. Aussi, quand jai signalé les Vénitienscomme étant les seuls qui aient sympathisé avec lart arabesur ce point, je faisais surtout allusion à leur profondamour pour la couleur qui leur faisait étendre, sur desimples maisons dhabitation, les décorations les pluscoûteuses; et ensuite, à leur instinct parfait de la couleur,qui rendait leurs œuvres aussi splendides dans leur exé-cution que justes dans leur principe. Nous allons examiner. SAINT-MARC 87 ce principe, tout différent de celui des constructeurs duNord. Jai noté, dans la première édition de cet ouvrage, quele parvis de la cathédrale, à Bourges, fut orné dunesuperbe branche daubépine par son architecte qui avaitune préférence pour cet arbuste. Mais on a oublié denous dire que, naimant pas laubépine^me, il lavait faitpeindre dun vert brillant : il en reste encore des tracesdans les interstices du feuillage. Il ne pouvait choisirune autre couleur; il eût pu dorer les épines, par allégo-cie à la vie humaine, mais du moment où il les peignait,elles ne pouvaient être que vertes. Quand le sujet de la sculpture était défini, sa couleurlétait forcément aussi. Dans le Nord, la couleur servitfréquemment à animer les récits de la pierre : les fleursfurent peintes en rouge ; les arbres en vert ; et les créa-tures humaines en co


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