. La comédie humaine. t la différence entre leprix dachat et le prix de vente. Vous avez perdu depuisvingt ans les intérêts de trois cent mille francs. Si vousportiez dix fois par an vos diamants, ils vous coûtaientchaque soirée mille écus. Combien de belles toilettes na-t-on pas pour mille écus! Ceux qui conservent des dia-mants sont donc des fous; mais, heureusement pour nous,les femmes ne veulent pas comprendre ces calculs. — Je vous remercie de me les avoir exposés, jen pro-fiterai ! LE CONTRAT DE MARIAGE. 279 — Vous voulez vendre? reprit avidement le juif. — Que vaut le reste? dit madame


. La comédie humaine. t la différence entre leprix dachat et le prix de vente. Vous avez perdu depuisvingt ans les intérêts de trois cent mille francs. Si vousportiez dix fois par an vos diamants, ils vous coûtaientchaque soirée mille écus. Combien de belles toilettes na-t-on pas pour mille écus! Ceux qui conservent des dia-mants sont donc des fous; mais, heureusement pour nous,les femmes ne veulent pas comprendre ces calculs. — Je vous remercie de me les avoir exposés, jen pro-fiterai ! LE CONTRAT DE MARIAGE. 279 — Vous voulez vendre? reprit avidement le juif. — Que vaut le reste? dit madame Evangélista. Le juif considéra lor des montures, mit les perles aujour, examina curieusement les rubis, les diadèmes, lesagrafes, les bracelets, les fermoirs, les chaînes, et dit enmarmottant : — II sy trouve beaucoup de diamants por-tugais venus du Brésil ! Cela ne vaut pour moi que centmille francs. Mais, de marchand à chaland, ajouta-t-il, cesbijoux se vendraient plus de cinquante mille é — Nous les gardons, dit madame Evangélista. — Vous avez tort, répondit Elie Magus. Avec les re-venus de la somme quils représentent, en cinq ans vousauriez daussi beaux diamants et vous conserveriez le ca-pital. Cette conférence assez singulière fut connue et corro-bora certaines rumeurs excitées par la discussion du con-trat. En province tout se sait. Les gens de la maison ayantentendu quelques éclats de voix supposèrent une discus-sion beaucoup plus vive quelle ne létait, leurs comme- 2bO SCENES DE LA VIE PRIVEE. rages avec les autres valets sétendirent insensiblement; et,de cette basse région, remontèrent aux maîtres. Lattentiondu beau monde et de la ville était si bien fixée sur le ma-riage de deux personnes également riches; petit ou grand,chacun sen occupait tant, que, huit jours après, il circu-lait dans Bordeaux les bruits les plus étranges : — Ma-dame Evangélista vendait son hôtel, elle était donc ruiné avait proposé s


Size: 1773px × 1409px
Photo credit: © The Reading Room / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1900, bookdecade1910, bookidlacomdiehuma, bookyear1912