. Souvenirs d'un otage; . ractions. Le procureur général, lettré délicat,sadonna à un travail sur les poètes du dix-hui-tième siècle. M. Xoël et moi, nous parlions méca-nique et électricité. Perpétuellement occupé degénérosités, le comte de Francqueville imaginaitles moyens les plus savants de secourir, mêmedu fond de la prison, ceux de ses compatriotesauxquels il pouvait faire parvenir un peu dar-gent. MM. Coquerele et Deloche vaquaient auxsoins du ménage. On tuait le temps comme onpouvait. Le salon de coif-fure des otages Il va sans dire que depuis notre incarcération,nous navions pas vu lom


. Souvenirs d'un otage; . ractions. Le procureur général, lettré délicat,sadonna à un travail sur les poètes du dix-hui-tième siècle. M. Xoël et moi, nous parlions méca-nique et électricité. Perpétuellement occupé degénérosités, le comte de Francqueville imaginaitles moyens les plus savants de secourir, mêmedu fond de la prison, ceux de ses compatriotesauxquels il pouvait faire parvenir un peu dar-gent. MM. Coquerele et Deloche vaquaient auxsoins du ménage. On tuait le temps comme onpouvait. Le salon de coif-fure des otages Il va sans dire que depuis notre incarcération,nous navions pas vu lombre dun était absolue de nous laisser appro-cher de quiconque. Nos barbes et le foisonnementde nos cheveux auraient fait envie à lhomme-chien. Un malin, jeus lidée de métablir coiffeur— pour mes compagnons, et gratuitement, bienentendu. Jentrepris Deloche dont la tête prenaitdes allures de forêt vierge. Pourquoi porterait-t-ildes cheveux en baguette de tambour lui, dont. Je devenais coiffeur. — 121 — laménité était incapable de battre la charge con-tre qui que ce fût ? Je le persuadai de se laissertailler les cheveux et raser la barbe par moi. Delo-che a tous les courages. Il accepta de me servir desujet. Au jour fixé pour lopération, nos compa-gnons firent cercle autour des ciseaux, puis durasoir, que je brandissais non sans appré jallais le blesser ou me blesser ! Cette émo-tion quon dit inséparable dun début ne mempê-cha point de mener ma besogne à bien. Si quel-ques « échelles » dans la coupe des cheveux té-moignèrent de linexpérience de lopérateur, enrevanche, lépiderme facial de Deloche sen tirasans une écorchure. Et M. Trépont me dit à lafin, avec malice : — Vous mériteriez un diplôme de toutes leschambres syndicales de coiffure I Après daussi triomphants débuts, on pensebien que je ne men tins pas là. Tous les deuxjours, le Salon de coiffure de messieurs les otagesétait ouv


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