Gazette des beaux-arts . s savants faisaient la un coin, un benêt était malade des ius dune Pi^anièie pipe, sujetqui plaisait énormément à lartiste. Il y avait aussi les politiques,généralement gens huppés et cossus quon voyait, jambes étendues etbesicles au nez, déployer avec importance le journal fraîchement arrivé.Il y avait surtout les ivrognes. Ventres de silène, épaules en sifflet,trognes enflammées par le rouge-bord, museaux verdelets, nez en poireblette, à perles et rubis, nez blêmes de pochard buvant à crédit, facesmaflues et faces creusées; il les assied à la table, le ve
Gazette des beaux-arts . s savants faisaient la un coin, un benêt était malade des ius dune Pi^anièie pipe, sujetqui plaisait énormément à lartiste. Il y avait aussi les politiques,généralement gens huppés et cossus quon voyait, jambes étendues etbesicles au nez, déployer avec importance le journal fraîchement arrivé.Il y avait surtout les ivrognes. Ventres de silène, épaules en sifflet,trognes enflammées par le rouge-bord, museaux verdelets, nez en poireblette, à perles et rubis, nez blêmes de pochard buvant à crédit, facesmaflues et faces creusées; il les assied à la table, le verre en main, etleur fait chanter la gaudriole et la Mie ô gai! jamais las de leur com-pagnie et détaillant à satiété les yeux qui se brident, les épaules qui setassent, les genoux qui ploient, les tibias qui sentre-choquent, jincerti- MADOU. 391 tude des mains tâtant le vide et toute la gesticulation falote des buveursen qui fermentent la bière et le vin. Parfois la porte souvrait dans. V5vfi-X-fJ & Bajihz UN AMI EMBARRASSANT, PAR MADOU. (Daptes un tableau appartenant à S. M. le roi deâ Belges.) ces moments. Holà! debout, soiffard 1 gredin ! et bousculant la table,brandissant un balai, les yeux étincelants, rouge, furieuse, les dents en 392 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. pointe comme pour happer, apparaissait sur le seuil la femme dun deces lurons, une fière virago. Cétait chose amusante de voir la mine delivrogne; il essayait de se lever, docile à cette voix rude, et se cram-ponnait à la table, supputant de ses yeux en coulisse le geste de lamaritorne, ou bien, immobile sur place et ramassé le dos en boule, ilpuisait dans les rasades la force de résister à limpérieuse la scène était irrésistible; jen connais peu qui aient mieuxexercé la verve du bonhomme, et sans crainte cette fois, je puis direquil a touché là au plus fin, au meilleur comique. Madou excellait dans les mimiques simiesques; une pointe de g
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