Oeuvres illustrées de George Sand . uère. La [)auvre jeune femme, in(iuiete et alUigée, ne selassait point de repasser dans son esprit les étranges in-cidents de la journée. Dabord les biicaireries do Léonce,la violente et amere déclaration damour (juil lui avaitfaite dans le bois, et rattendrissement subit de leur ré-conciliation. Puis son soudain dépil loiS(pielle avait voulusen tenir à lancienne amitié, sa dis, aiïtion de deuxheures dans les moulagnes, son retour avec cet inconnurenijili de prestiges et de singularités, qui dabord luiavait paru le plus noblement [lassionue, puis tout a coup


Oeuvres illustrées de George Sand . uère. La [)auvre jeune femme, in(iuiete et alUigée, ne selassait point de repasser dans son esprit les étranges in-cidents de la journée. Dabord les biicaireries do Léonce,la violente et amere déclaration damour (juil lui avaitfaite dans le bois, et rattendrissement subit de leur ré-conciliation. Puis son soudain dépil loiS(pielle avait voulusen tenir à lancienne amitié, sa dis, aiïtion de deuxheures dans les moulagnes, son retour avec cet inconnurenijili de prestiges et de singularités, qui dabord luiavait paru le plus noblement [lassionue, puis tout a coupl(! [)lus prosaiiiuement frivole des hommes; tantôt éprisdelle jusquà ladoration, lanlôL inditforenl et Uésmlé-resse jus(iua rim|)lorer pour un autre : tantôt le modoloet la Heur des g(M>tilslu)miiu!s, et tantôt le vrai type delhistrion des carrefours, passant uuiie discussion pé-daiitesipie avec le curé a de divines inspirations musi-cales, cl dun équivoque chuchotement avec loiselière à 10 IliVtllIM».. (: IV ^AHO A iaspcci de ce tiisic persoimagc. (ligc 35.) une conversation générale pleine délévation, de philoso-phie et denthousiasme poétique. Toutes ces alterniilivcsavaient confondu le jugement et brisé enfin le cœur deSabina. Toutes ces scènes, tous ces entreliens lui appa-raissaient à travers le mouvement rapide de la voiturequelle croyait sentir encore, et les changements de dé-coration des montagnes, quelle voyait passer devant sesyeux fermés. Elle ne distinguait plus lillusion de la réa-lité, et lorsquelle commençait à sassoupir un instant,elle se réveillait en sursaut, croyant sentir le baiser deTeverino sur ses lèvres, au sommet de la tour. Des ap-plaudissements moqueurs et des rires de mépris fra|)-paient son oreille, la tour sécroulait avec fracas, et elle setrouvait dans une rue fangeuse, au bras du saltimbanque,en face de Léonce, qui leur jetait laumône de sa pitié endétournant la tète. La négresse,


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