. Gérard Terborch . ne ». Ces vestiges du passé suscitent des imagi-nations plus libres : on aperçoit des soudards livrésà leurs instincts de rapines ; et soudain, le dessin semet en mouvement et semporte, avec une sortede joie de lâcher bride et de donner libre carrièreà des rêves denfants qui cherchent à traduire lesouvenir de récits véhéments. Le bruit des exploitsde Tromp, des combats lointains, suscite chez lejeune Terborch des visions de batailles, des scènesde pillages, où un sens très vif de la réalitésallie à une naïveté dexécution réjouissante. Danstout cela, on sent un travail éveil


. Gérard Terborch . ne ». Ces vestiges du passé suscitent des imagi-nations plus libres : on aperçoit des soudards livrésà leurs instincts de rapines ; et soudain, le dessin semet en mouvement et semporte, avec une sortede joie de lâcher bride et de donner libre carrièreà des rêves denfants qui cherchent à traduire lesouvenir de récits véhéments. Le bruit des exploitsde Tromp, des combats lointains, suscite chez lejeune Terborch des visions de batailles, des scènesde pillages, où un sens très vif de la réalitésallie à une naïveté dexécution réjouissante. Danstout cela, on sent un travail éveillé, plein de notesimprévues, sans nulle contrainte, sans directiontyrannique. Le dessin se joue et prend ses ébats,avec une sorte de gravité parfois, et une correctionqui semble dun écolier attentif à ne négliger aucuneleçon de son entourage. Avant datteindre à lâme si nuancée de lasociété quil va peindre, Gérard sest appliqué àconquérir les innombrables détails de son enve-. LA LETTRE D AMOURPinacothèque, Munich — 25 — loppe matérielle. Le vieuxTerborch avait certes tropdesprit pour vouloir imprimer à lœuvre de son filsune autre impulsion que celle de la liberté. Cepen-dant, il dut se souvenir des prédilections de sajeunesse, lui qui ne savait pas vieillir, et son cultepour les grands maîtres italiens laissa sans doutedes traces autour de lui. Son influence, à ce point devue, sur la direction de son fils, est vraisemblable,mais ce nest que plus tard quelle produira sesfruits, lorsque le peintre du Concert, voyageant àson tour en Italie, reconnaîtra la portée de ces con-seils. Tout ce qui est jeune et malléable reçoit, sanssen douter, les empreintes les plus définitives. Nouscroyons dabord que ces tendances sont en nous, etque notre nature ne fait que développer des facultésqui nous sont propres. Plus tard, à certains souve-nirs qui nous sollicitent, vivants et comme toutrécents, nous nous apercevons que ces tenda


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