. Paris, ou, Le livre des cent-et-un . vir quelques friandises, lun dans son cabinetde travail, lautre dans son boudoir; quelque-fois même ils se sont rencontrés face à face de-vant une table élégamment servie, à onze heuresdu malin. Mais comme cela se passait sans aucunéchange de soins réciproques, sans aucun indicede spontanéité, nous devons respecter le silenceet les bâillemens de ces époux assortis. Joubliais une dernière classe de déjeuners àdomicile, les déjeuners dhôtel-garni; ceux quifont payer cher la séduisante tentation de leurcomplaisance familière, qui sinstallent chez vousà votre


. Paris, ou, Le livre des cent-et-un . vir quelques friandises, lun dans son cabinetde travail, lautre dans son boudoir; quelque-fois même ils se sont rencontrés face à face de-vant une table élégamment servie, à onze heuresdu malin. Mais comme cela se passait sans aucunéchange de soins réciproques, sans aucun indicede spontanéité, nous devons respecter le silenceet les bâillemens de ces époux assortis. Joubliais une dernière classe de déjeuners àdomicile, les déjeuners dhôtel-garni; ceux quifont payer cher la séduisante tentation de leurcomplaisance familière, qui sinstallent chez vousà votre réveil, à petit bruit et sans dérange- DE PARIS. 27J ment, au besoin même qui viennent vous ca-joler au lit, entre deux sommeils légers et doré ! lagréable chose que de déjeûner ainsi !Jentends le bruissement sonore de la porce-laine qui danse sur le vaste plateau de tôle. Lebruit sarrête à ma porte; vite le guéridon ettout ce quil faut; cest mon déjeûner, lecteur!cest mon déjeûner. E. LE PALAIS ROYAL EN 1670. Cétait au printemps de 1670, à ce doux mo-ment de Tannée où les tièdes brises sembaumentde parfums enivrans en passant sur les arbreschargés de fleurs; le soleil descendait avec len-teur derrière les arbres majestueux du parc deSaint-Cloud, qui séclairaient magnifiquementde ses derniers rayons. Une femme était assise à i8o LE PALAIS ROYAL lune des fenêtres du château; une femme toutecharmante, et, comme lannée, à son son attitude régnait une molle nonchalancepleine de séduction; ses traits avaient une ex-pression si gracieuse, quelle ne vous eût paslaissé le courage de les critiquer; puis tout àcoup, à lun des nobles mouvemens de son cou oude ses sourcils, vous eussiez senti se révéler laprincesse, la princesse deux fois royale, Stuartet Bourbon tout ensemble, la belle sœur deLouis XIV, la sœur de Charles II, Madame. Là,doucement bercée par le souffle du printemps,elle goûtait une


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