. Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres contes merveilleux, orn de énie, fe garda bien de jeter Contes A r à b e s. ï i p jeter une féconde fois fes filets. Il reprit lechemin de la ville, fort content de fa pêche,&? faifant mille réflexions fur fon aventure, Ilalla droit au palais du fultan pour lui préfenter fes poiffons Mais, fire , dit Scheherazade , japperçois le jour; il faut que je marrête encet endroit. Ma fceur, dit alors Dinazarde, que les derniersévènemens que vous venez de raconter, font fur-prenans ! jai de la peine à croire que vous puif-
. Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres contes merveilleux, orn de énie, fe garda bien de jeter Contes A r à b e s. ï i p jeter une féconde fois fes filets. Il reprit lechemin de la ville, fort content de fa pêche,&? faifant mille réflexions fur fon aventure, Ilalla droit au palais du fultan pour lui préfenter fes poiffons Mais, fire , dit Scheherazade , japperçois le jour; il faut que je marrête encet endroit. Ma fceur, dit alors Dinazarde, que les derniersévènemens que vous venez de raconter, font fur-prenans ! jai de la peine à croire que vous puif-fîez déformais nous en apprendre dautres quile foient davantage. Ma chère fœur , répondit lafultane, fi le fultan mon maître me lailfe vivrejufquà demain, je fuis perfuadée que vous trou-verez la fuite de lhiftoire du pécheur encore plusmerveilleufe que le commencement, & incom-parablement plus agréable. Schahriar , curieuxde voir fi le refte de lhiftoire du pécheur étoit telque la fultane le promettoit, différa encore lexé-cution de la loi cruelle quil sétoit Xome Fil, H 114 Les mille et une Nuitj, XIX NUIT. Vers la fin de h dix-neuvième nuit, Dinar-zade appella la fultane, &: lui dit : Ma fœur, jefuis dans une extrême impatience dentendre lafuite de lhiftoire du pécheur ; racontez-nous-la,en attendant que le jour paroifle. Scheherazade,avec la permiffion du fultan , la reprit auffi-tôtde cette forte : Sire , je laifle à penfer à votre majefté , quellefut la furprife du fultan, lorfquil vit les quatrepoifTons que le pécheur lui préfcnta. Il les pritlun après lautre pour les confidérer avec atten-tion ; & après les avoir admirés aiTez long-tems:Prenez ces poiflons, dit-il à fon premier vifir,& les portez à Thabile cuiiînière que lempereurdes grecs ma envoyée ; je mimagine quils neferont pas moins bons quils font beaux. Le vifir les porta lui-même à la cuifinicrc , ècles lui remettant entre les mains : Voilà ,îui dit-il
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