. Contes mauve . XIV uiuNT trois années Anémone servit fidèlement et sans proférer uneparole la gardienne du Rosier de Fortune. Il ne lui échappa nulle plainte, bien quhélas le temps lui durâ sennuyait à périr, songeant à ceux quelle aimait. De son pèreelle ne savait rien. Vivait-il encore?... elle nosait même plus seposer cette question. De Généreux elle était moins inquiète : « Sil lui étaitarrivé malheur, pensait-elle, le morceau décorce ne serait point devenu où peut-il être, mon Dieu? Pense-t-il à moi? Maime-t-il toujours? Etmaimera-t-il encore, lorsquil me reverra sans


. Contes mauve . XIV uiuNT trois années Anémone servit fidèlement et sans proférer uneparole la gardienne du Rosier de Fortune. Il ne lui échappa nulle plainte, bien quhélas le temps lui durâ sennuyait à périr, songeant à ceux quelle aimait. De son pèreelle ne savait rien. Vivait-il encore?... elle nosait même plus seposer cette question. De Généreux elle était moins inquiète : « Sil lui étaitarrivé malheur, pensait-elle, le morceau décorce ne serait point devenu où peut-il être, mon Dieu? Pense-t-il à moi? Maime-t-il toujours? Etmaimera-t-il encore, lorsquil me reverra sans plus de beauté, de fraîcheur,de jeunesse?... » Elle versait souvent bien des larmes. Généreux du moins était plus favorisé quelle. Envasé dans sa mare à gre-nouilles, il dormait, insensible, son lourd sommeil de pierre; jours, mois, annéespassaient sur lui sans quil souffrît de leur abominable lenteur; il devenait un peuplus moussu, voilà tout. Or, un matin quAnémone tirait de


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