. XVIIIe Siècle, Galant et Littéraire. mena à sa petite maison,et ce fut pour la première fois que je vis de ces jolis templesde la volupté, nous y fîmes des sacrifices, et tous les Dieuxdes plaisirs 5 reçurent nos offrandes. La compagnie qui syrencontra étoit bien propre à me donner lexemple, elle étoitcomposée de jeunes Seigneurs de la Cour, et dActrices delOpéra. Ces dernières portoient les airs du Monde et laliberté dans les manières à un point de perfection qui me fitrougir de mon ignorance. Je fus pendantplus de quatre heures la seule qui nosâtsamuser quavec son Amant, et qui eût lasimpl


. XVIIIe Siècle, Galant et Littéraire. mena à sa petite maison,et ce fut pour la première fois que je vis de ces jolis templesde la volupté, nous y fîmes des sacrifices, et tous les Dieuxdes plaisirs 5 reçurent nos offrandes. La compagnie qui syrencontra étoit bien propre à me donner lexemple, elle étoitcomposée de jeunes Seigneurs de la Cour, et dActrices delOpéra. Ces dernières portoient les airs du Monde et laliberté dans les manières à un point de perfection qui me fitrougir de mon ignorance. Je fus pendantplus de quatre heures la seule qui nosâtsamuser quavec son Amant, et qui eût lasimplicité de traiter un homme de qualitéde Monsieur. Mais comme je le viens dedire, je suivis bientôt lexemple, et je sortisProfesse dune Maison où je nétois cepen-dant pas entrée Novice. La qualité dAuteur me force à placer de la morale, et monton daisance me permet den mettre de fort commune. Jedirai donc : quil nest point de bonheur parfait, ou pour ledire dune nouvelle manière, que le Diable veille à la porte. - , Y> - des heureux pour troubler leur félicité. Je fus toute étonnéede voir mon Financier diminuer de ses assiduités. Il venoitmoins fréquemment, et paraissoit toujours plus soucieux. Jelui en fis des reproches, et y mêlai de la tendresse, avec tantdart, que je le forçai de mavouer quon lui avoit inspiré dessoupçons sur mon compte. Je le pressai de mapprendre dequi ils lui venoient, et il refusa obstinément de me courus chez la Villers pour lui faire part de mes chagrins ;elle membrassa, et me plaignit de manière à me persuaderquelle les partageoit sincèrement. Il faut sattendre à le perdre, me dit-elle, et tu aurois dû temunir de quelque ami qui pût le remplacer au besoin. Aussiai-je fait, lui dis-je. Alors je lui fis le détail de tous mes pré-tendus amis. Jattribuai à la prudence ce que je ne devoisquau libertinage. Tu as dautant mieux fait, me dit-elle, queje sçais que ton Monsieur a une petite fille e


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