. Jean qui grogne et Jean qui rit . Tu ne croyais pas être si bon prophète », ditune grosse voix derrière les enfants. Les enfants se retournèrent et virent un hommejeune, de grande taille, aux robustes épaules, à labarbe et aux favoris noirs et touffus; il les exami-nait attentivement. Jean sauta sur ses pieds et se trouva en face delétranger. JEAN. Je ne crois pas, monsieur, que vous ayez le cœurde dépouiller deux pauvres garçons obligés dequitter leur mère et leur pays pour aller chercherdu pain à Paris, parce que leurs parents nen ontplus à leur donner. » Létranger ne répondit pas ; il con


. Jean qui grogne et Jean qui rit . Tu ne croyais pas être si bon prophète », ditune grosse voix derrière les enfants. Les enfants se retournèrent et virent un hommejeune, de grande taille, aux robustes épaules, à labarbe et aux favoris noirs et touffus; il les exami-nait attentivement. Jean sauta sur ses pieds et se trouva en face delétranger. JEAN. Je ne crois pas, monsieur, que vous ayez le cœurde dépouiller deux pauvres garçons obligés dequitter leur mère et leur pays pour aller chercherdu pain à Paris, parce que leurs parents nen ontplus à leur donner. » Létranger ne répondit pas ; il continuait à exa-miner les enfants. JEAN. Au reste, monsieur, voici tout ce que jai; huitfrancs vingt-cinq centimes que nos amis montdonnés pour mon voyage. » Létranger prit largent de la main de étranger. Et avec quoi vivras-tu jusquà ton arrivée à Paris? JEAN. Le bon Dieu me donnera de quoi, monsieur,comme il a toujours fait. — Et toi, dit létranger en se tournant versJeannot, quas-tu à me donner?. Les enfanté vii-eiil un hoimiie de grande taille. JEAN QUI RIT 35 JEANNOT, tombant à genoux et pleuvant. Je nai rien que ce quil me faut tout juste pourne pas mourir de faim, monsieur. Grâce pour monpauvre argent! Grâce, au nom de Dieu!létranger. Pas de grâce pour lingrat, le lâche, lavide, lejaloux. Jai tout entendu. Donne vite. » 3/étranger mit sa main dans la poche de Jeannot,et enleva les dix francs vingt-cinq centimes qui sy(pouvaient. Jeannot se jeta à terre et pleura. f Monsieur, dit Jean, touché des larmes de soncousin et un peu ému lui-même de la perte de safortune, ayez pitié de lui; rendez-lui son étranger. Pourquoi le rendrais-je à lui et pas à toi ? JEAN. Parce que moi jai du courage, monsieur; et luiest faible. Cest le bon Dieu qui nous a faits commeça; ce nest pas par orgueil que je le étranger. Tu es un bon et brave petit garçon, et nous enreparlerons tout à lheure. Oii allez-vous? .TEAN. A Paris, mo


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