. Le Monde moderne. mme lesplis lourds dune tenture. In-\inciblement je mengourdis,je fermai les yeux et je vis :Le roi Alfonso entre àCoïmbra en compagnie de sesconseillers : Gonzalez, géantdont les yeux brillent commedes charbons dans la facenoire et dont le nez se re-courbe comme le bec dunvautour; Coelho, maigre, deteint bilieux, au regardfuyant, bas et obséquieux;Pacheco, taciturne, et dautresencore. Tout le jour le roi achassé dans la forêt de Mon-temor et la fatigue sansdoute a été grande, longue aété la roule; car la poussièrecouvre les hommes, les lé-vriers se serrent autour desvalets
. Le Monde moderne. mme lesplis lourds dune tenture. In-\inciblement je mengourdis,je fermai les yeux et je vis :Le roi Alfonso entre àCoïmbra en compagnie de sesconseillers : Gonzalez, géantdont les yeux brillent commedes charbons dans la facenoire et dont le nez se re-courbe comme le bec dunvautour; Coelho, maigre, deteint bilieux, au regardfuyant, bas et obséquieux;Pacheco, taciturne, et dautresencore. Tout le jour le roi achassé dans la forêt de Mon-temor et la fatigue sansdoute a été grande, longue aété la roule; car la poussièrecouvre les hommes, les lé-vriers se serrent autour desvalets de chiens et les des-triers caparaçonnés marchentdun j)as plus pesant. Pourquoi donc leroi se lient-il à lécart, sen va-l-il seuldevant sps courtisans? Son front sou-cieux se creuse de la balafre dun pliet il courbe vers le col de son cheval satète chargée de tristesse. Point il nauraitvoulu venir à Coïmbra, mais Gonzalezle iierfide lui a soufllé son \onin:i Sire, allez i\ Coïmbra ; le |)rince. Doni Pedro en est ab-sent; facilement voustirerez justice dInez laCastillane, cause de tousvos soucis; car elle prolèfje etattire vos ennemis, en veut à votresécurité et à votre couronne. Faites-lapérir, sire; sinon elle vous fera souffrirde grands maux. Faites-la périr; sinonplus ne serez le maître, plus jamaisnaurez la paix dans votre royaume. » i< Sire ! sire ! a repris Coelho lefourbe, laisserez-vous cette louve dé-vorer votre petit-fils Fernando? Savez-vous point quelle lui jeta un sort en letenant sur les fonts baptismaux, quelleveut le tiier pour frajer la voie du Ironeà ses enfants? Savez-vous point quellefit mourir de langueur dona a versé un philtre au prince DomPedro et, pour larracher au charme, ilfaut arracher la vie à la magicienne ! » Pacheco Judas najouta rien, mais ipensait comme ses compagnons darmeset de traîtrise. Et le roi, pénétré par cesméchants propos, a pris le chemin de la^•ille. Mais Inez a deviné se
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