Le pape ; La pitié suprême ; Religions et religion ; L'âne . ndeau, 13^2 LA Plïir. SUPRÊME. Le pauvre lioimne pied-bot Ireinblanl sur la béquille, El je uie suis seuli, tous étant ma lauiilU, Tous ayant dioit aux pleurs, leur uni(|ue trésor, Une compassion plus douloureuse encor Pour le boiteux du sceptre et laveugle à couronne. La cécité sur tous pèse et les environne; Ils sont tous du néant qui souflVe; et puis, hélas, Ces diadèmes dor sur tous ces crânes plats ! Hélas, no rien savoir, ne rien voir, et lempire! Etre tout, nétant rien; quelle indigence pire! Quel plus tlur dénùment, quel plus


Le pape ; La pitié suprême ; Religions et religion ; L'âne . ndeau, 13^2 LA Plïir. SUPRÊME. Le pauvre lioimne pied-bot Ireinblanl sur la béquille, El je uie suis seuli, tous étant ma lauiilU, Tous ayant dioit aux pleurs, leur uni(|ue trésor, Une compassion plus douloureuse encor Pour le boiteux du sceptre et laveugle à couronne. La cécité sur tous pèse et les environne; Ils sont tous du néant qui souflVe; et puis, hélas, Ces diadèmes dor sur tous ces crânes plats ! Hélas, no rien savoir, ne rien voir, et lempire! Etre tout, nétant rien; quelle indigence pire! Quel plus tlur dénùment, quel plus morne abandon, El quel accouplement plus digne de pardon Que la toute-ignorance et la toute-puissance! Quoi de plus désolé que cette aflreuse absence De la réalité, du vrai, de la raison. Et du jour, englouti derrière lhorizon? Entre les malheureux gravissant les calvaires, Pour ceux-ci qui sont rois serons-nous plus, sévères Parce quils sont plus sourds et plus noirs, et quils ont Plus dhorreur dans la main et dombre sur le front?. XTII Oh! je (lis aujourdhui comme toi, mon vieux Dante;Mais triste et dune voix moins fauve et moins stridente :« — Si lon ne comprend pas, je vais recommencer;« Ce peuple est comme leau quon fend sans la creuser,« Et je lui redirai cent fois la même chose! — »Quel plaidoyer farouche et quelle rude cause !La pitié tremble, ayant contre elle tout le criEt toute la douleur du genre humain meurtri. POÉSIE. — XIV. 20 LA PITIÉ SlllMllvME. 0 vous, los inconnus, lirresponsable foule, Vous sur qui la niinulo inconsciente coule, Heureux dêtre petits, et sentant quel secours Loubli donne aux vivants si confus et si courts, Ne faisant point un pas qui ne soit effaçable, Nayant dautre souci que dêtre grains de sable. Représentez-vous donc ce que cest quun passant Qui se croit Absolu, Très-Haut et Tout-Puissant! Imaginez-vous donc ce que cest quun despote! Il rit stupidement au peuple qui sanglote; Sa grandeur,


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