Oeuvres illustrées de George Sand . s occises. Son intention était de .«e rendre à Philadelphie ; maisun hasard inutile à raconter lui ayant fait savoir que jé-tais dans le sud, comptant avec raison trouver en moi unconseil et un appui, il était venu me rejoindre, seul, àpied, à travers des contrées inconnues, i resque désertes etsouvent pleines de périls de toute espèce. Son habit seulavait souffert ; sa figure jaune navait pas changé denuance, et il nétait pas plus étonné de sa nouvelle desti-née que sil eût parcouru la distance de Sainte-Sévère àla tour Gazeau. La seule chose insolite que j


Oeuvres illustrées de George Sand . s occises. Son intention était de .«e rendre à Philadelphie ; maisun hasard inutile à raconter lui ayant fait savoir que jé-tais dans le sud, comptant avec raison trouver en moi unconseil et un appui, il était venu me rejoindre, seul, àpied, à travers des contrées inconnues, i resque désertes etsouvent pleines de périls de toute espèce. Son habit seulavait souffert ; sa figure jaune navait pas changé denuance, et il nétait pas plus étonné de sa nouvelle desti-née que sil eût parcouru la distance de Sainte-Sévère àla tour Gazeau. La seule chose insolite que je remarquai en lui futquil se retournait de temps en temps et regardait en ar-rière, comme sil eût été tenté dappeler quelquun ; puisaussitôt il souriait et soupirail presque au même ne pus résister au désir de lui demander la cause deson inquit tude. a Hélas! répondit-il. habitude ne peut seperdre, un pauvre chien ! un bon chien ! Toujours dire :ici, Blaireau ! Blaireau, ici ! MAUPRAT. 57. Le pauvre animal avait senti son m;iitrc de (Page 58.) — Jcntc-nds, lui dis-je, Blaireau est mort, et vous nepouvez vous habituer à lidée que vous ne le verrez plussur vos traces? — Mort! sécria-t-il avec un geste dépouvante. Non,Dieu merci! Ami Patience, grand ami Blaireau heureux,mais triste comme son maître, son maître seul ! — Si Blaireau est cliez Patience, dit Arthur, il est heu-reux en effet, car Patience ne manijue de rien ; Patiencele chérira pour lamour de vous, et certainement vousreverrez votre digne ami et votie chien (idèle. » Marca-se leva les yeux sur la personne qui semblaitsi bien connaître sa vie; mais, sétant assuré quil ne la-vait jamais vue, il prit le parti quil avait coutume deprendre quand il ne comprenait pas ; il souleva son cha-peau et salua respectueusement. Marcasse fut, à ma prompte recommandation, enrôlesous mes ordres, et peu de tem|)s après il fut nommésergent. Ce digne homme fit toute


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