. Histoire de la littérature française. Illustrée d'après les manuscrits et les estampes conservés à la Bibliotheque nationale. tragique dont se serviront les meilleurs desdramatistes du xvir siècle; et, après tout, il a donné à laFrance un poème de vaste développement quil a soutenujusquau bout sans trop faiblir; et la chose chez nous estassez rare. Le bon épicurien Desportes navait rien dun tel ca-ractère ni de si hautes prétentions. Né à Chartres, en1546, il vint jeune chercher fortune à Paris, puis en Avi-gnon; puis au Puy où il devint secrétaire de lévêque ;puis à Rome accompagnant son ma


. Histoire de la littérature française. Illustrée d'après les manuscrits et les estampes conservés à la Bibliotheque nationale. tragique dont se serviront les meilleurs desdramatistes du xvir siècle; et, après tout, il a donné à laFrance un poème de vaste développement quil a soutenujusquau bout sans trop faiblir; et la chose chez nous estassez rare. Le bon épicurien Desportes navait rien dun tel ca-ractère ni de si hautes prétentions. Né à Chartres, en1546, il vint jeune chercher fortune à Paris, puis en Avi-gnon; puis au Puy où il devint secrétaire de lévêque ;puis à Rome accompagnant son maître ; puis enfin à lacour, par la protection de Claude de Laubépine, secrétairede commandements de Charles IX. Dès lors, il fut poètede cour, associé à toutes les fêtes et à toutes les intrigues, SEIZIÈME SIÈCLE 431 aimé de Henri III comme de Charles IX et plus encore,chargé et surchargé de bénéfices, abbé dAurillac, deVaux-de-Cernay, de Tiron, de Bomport, chanoine de laSainte-Chapelle, lecteur du roi, conseiller dEtat et sei-gneur de trente mille livres de rente qui équivalent à cent. PHILIPPE DESPORTESDaprès une médaille de la fin du wi siècle. vingt mille daujourdhui. Bon, du reste, généreux, fas-tueux, protégeant les jeunes hommes de mérite, très ac-cueillant, prenant le rôle de Mécène et le jouant très bien,brillant causeur, il neut peut-être pas un ennemi auXVP siècle, ni au xvii. Advint un jour où il dit avec undésespoir bouffon : « Jai trente mille livres de rente et jemeurs! » Ce fut le 5 octobre 1606. Il avait un assez joli talent poétique, peu dinvention, 432 HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE FRANÇAISE peu dimagination, peu de force de style, mais de la grâce,de lesprit et de lharmonie. A linsuffisance dimaginationil suppléa en pillant les Italiens de tout son cœur. A me-sure quon réunit les textes, la part des Italiens danslœuvre de Desportes devient de plus en plus large, etpeut-être finira-t-on par re


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