Loin du foyer paternel . e releva fièrement la tête, et Pierrettemordit dans le morceau de pain bis quelle avaitlaissé de côté pour regarder les beaux bonbonset leur enveloppe dorée. — Oui, oui, faites les fiers, reprit Jacquet,ça vous profitera. Mais je ne sais pas pourquoije perds mon temps ici au lieu daller au spec-tacle du Luxembourg, où les camarades matten-dent. Ah! vous faites fi de mes dragées! jen trou-verai qui ne sont pas difficiles, et vous vousmordrez les doigts de laffront que vous me faites. Il ramassa ses bonbons, les mit dans le sac,et sen alla en sifflant. Pierrette était to


Loin du foyer paternel . e releva fièrement la tête, et Pierrettemordit dans le morceau de pain bis quelle avaitlaissé de côté pour regarder les beaux bonbonset leur enveloppe dorée. — Oui, oui, faites les fiers, reprit Jacquet,ça vous profitera. Mais je ne sais pas pourquoije perds mon temps ici au lieu daller au spec-tacle du Luxembourg, où les camarades matten-dent. Ah! vous faites fi de mes dragées! jen trou-verai qui ne sont pas difficiles, et vous vousmordrez les doigts de laffront que vous me faites. Il ramassa ses bonbons, les mit dans le sac,et sen alla en sifflant. Pierrette était tout interdite : — Nous lavons fâché, dit-elle quand il futun peu loin. — Mieux vaut lavoir fâché que davoir faitce que nous savions être mal. — Cétait pourtant bon à lui, reprit Pierrette,de vouloir nous donner la moitié de sa trouvaille. Pierre branla la tête. — Je crains fort quil ne lait pas trouvé,dit-il; puis il faut que tu saches, Pierrette,quil ny a pas que les méchants qui font mal ;. Quand il descendit, Jacquot nétait plus (lans la chambre. (P. 28). 26 LOIN DU FOYER PATERNEL. il y a aussi les faibles, qui font comme ilsvoient faire, et qui se disent : Pourquoi neferais-je pas comme les autres! Voilà justementce qui perd Jacquot : il nest pas méchant aufond, mais il voit de mauvais sujets, et il lesimite. Dieu veuille quil sarrête à temps! — Sommes-nous heureux davoir été élevésà travailler de bonne heure! dit Pierrette. — Et davoir eu une bonne grandmère quinous a enseigné à prier Dieu, à laimer, et àfiiire ce qui est bien, coûte que coûte? — Ah! quand la reverrons-nous? sécriaPierrette. — Qui sait ? peut-être plus tôt que nous nepensons, dit Pierre. Causant ainsi, bras dessus, bras dessous, lesenfants rejoignirent leur gite. Après avoir de-mandé à Dieu ensemble de les bénir, de con-server la santé de leur grandmère, et de leurdonner des forces et de louvrage, ils sendor-mirent paisiblement. Le lendemain P


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