Nouveau traité d'instrumentation . plus étonnant organe qui aitjamais captivé loreille des hommes. §244—Indépendamment des impressions grandioses que lorgue procure à lesprit parla majestueuse plénitude de ses harmonies, il a le don de faire vibrer la corde des senti-ments intimes, des pensers graves. Cette action est due en grande partie à la haute signi-fication religieuse dont une tradition dix fois séculaire a revêtu linstrument liturgique;elle réside surtout dans les jeux de fond. Leurs sons, dune douceur ineffable et dépouillésde tout accent passionnel, arrachent lame aux fiévreuses agit


Nouveau traité d'instrumentation . plus étonnant organe qui aitjamais captivé loreille des hommes. §244—Indépendamment des impressions grandioses que lorgue procure à lesprit parla majestueuse plénitude de ses harmonies, il a le don de faire vibrer la corde des senti-ments intimes, des pensers graves. Cette action est due en grande partie à la haute signi-fication religieuse dont une tradition dix fois séculaire a revêtu linstrument liturgique;elle réside surtout dans les jeux de fond. Leurs sons, dune douceur ineffable et dépouillésde tout accent passionnel, arrachent lame aux fiévreuses agitations de la vie; ils produi-sent une sensation de rafraîchissement, de calme, de paix supra-terrestre. Engendrés parun souffle inanimé, ils évoquent en nous ce qui a disparu à jamais: le passé avec son cor-tège de souvenirs mélancoliques, de deuils, dimages attendrissantes. Lopéra du XIXe sièclea su en quelques occasions tirer un grand effet de ce pouvoir dévocation. Récitatif Mouv* de la prière. UeyerbcerROBERT LE DIABLE, ittfre Y(p. 800 de lagr: partit.). (1) Il sappelait Ctésibius et vivait au IIesiècle avant lère chretienu* 8854. kL OR(,lE 3(1 §245 Excepté dans lexercice du culte, où son usage est régie par les prescriptions litur-giques des diverses communions chrétiennes (1), lorgue est rarement appelé de notre temps àsunir avec dautres sonorités, soit vocales, soit instrumentales. Sa grande voix se complaitdans une majestueuse solitude. A lépoque où aucune composition musicale ne se produisait sans laccompagnement continudun instrument à clavier, depuis Viadana (1600) jusquà Haydn (1760), lorgue assumait à léglisela modeste tâche qui au théâtre et au concert était remplie par le clavecin; il avait à réaliserles accords de la basse chiffrée, formant ainsi le fond harmonique sur lequel se détachaient,au premier plan, les contours de la cantilène, au second plan, les ritournelles et les broderies desviolons. Tel


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