Oeuvres de . nuit paient les ris de la journé va former de nouvelles chaînes quirelâcheront les doux liens de lamitié ;elle va commencer une manière de vivredifférente de celle qui lui fut chère; elleétoit contente 3c tranquille ; elle va cou-rir les hafards auxquels le meilleur mariageexpofe ; &, quoi quelle en dife, commeune eau pure & calme commence à fetroubler aux approches de lorage, foucœur timide ôc chatte ne voit point fansquelque alarme le prochain changementde fon fort. H É L O ï S E. 127 O mou ami, quils font heureux î Ilssaiment j ils vont sépoufer ; ils jouiront


Oeuvres de . nuit paient les ris de la journé va former de nouvelles chaînes quirelâcheront les doux liens de lamitié ;elle va commencer une manière de vivredifférente de celle qui lui fut chère; elleétoit contente 3c tranquille ; elle va cou-rir les hafards auxquels le meilleur mariageexpofe ; &, quoi quelle en dife, commeune eau pure & calme commence à fetroubler aux approches de lorage, foucœur timide ôc chatte ne voit point fansquelque alarme le prochain changementde fon fort. H É L O ï S E. 127 O mou ami, quils font heureux î Ilssaiment j ils vont sépoufer ; ils jouirontde leur amour fans obftacles, fans crain-tes , fans remords ! Adieu, adieu, je nenpuis dire davantage. P. S. Nous navons vu Mylord Edouardquun moment, tant il étoit preflede continuer fa route. Le cœur pleinde ce que nous lui devons, je vou-lois lui montrer mes fentimens & \qstiens y mais jen ai une efpèce dehonte. En vérité, ceft faire injureà un homme comme lui de le remer-cier de F 4 n8 La Nouvelle LETTRE XV L A Julie. YUE les paillons impétueufes rendentles hommes enfans ! Quun amour for-cené fe nourrit aifément de chimères,& quil eft aifé de donner le change a desdefîrs extrêmes par les plus frivoles objets!Jai reçu ta lettre avec les mêmes tranf-ports que mauroit caufé ta préfence, 8cdans lemportement de ma joie, un vainpapier me tenoit lieu de toi. Un des plusgrands maux de labfence , 8c le feulauquel la raifon ne peut rien, ceft lin-quiétude fur létat a&uel de ce quonaime. Sa fanté , fa vie, fon repos, fonamour, tout échappe à qui craint de toutperdre; on neft pas plus sûr du préfentque de lavenir , 8c tous lesaccidens poiîi-blés fe réalifent fans ceflfe dans lefprit dunamant qui les redoute. Enfin je refpire,je vis , tu te portes bien, tu maimes , ouplutôt il y a dix jours que tout cela étoit Il É L O l S £. 129 vrai *, mais qui me répondra daujour-dhui ? O abfence ! ô tourment ! ô bizarre& funefte état, où lon


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