Maria Chapdelaine : récit du Canada français . I Le bois serrait encore de près les bâtiments quils avaient A la fin de la semaine tout le foin était dansla grange, sec et dune belle couleur, et leshommes sétirèrent et respirèrent longuementcomme sils sortaient dune bataille. —Il peut mouiller à cette heure, dit le père MAKIA CHAPDELAINE 93 Chapdelaine. Ça ne nous fera pas de différence. Mais il apparut que la période de sécheressenavait pas été exactement calculée à leurs be-soins, car le vent continua à souffler du nord-ouest et les jours ensoleillés ne cessèrent pasde ség-réner, monotones.


Maria Chapdelaine : récit du Canada français . I Le bois serrait encore de près les bâtiments quils avaient A la fin de la semaine tout le foin était dansla grange, sec et dune belle couleur, et leshommes sétirèrent et respirèrent longuementcomme sils sortaient dune bataille. —Il peut mouiller à cette heure, dit le père MAKIA CHAPDELAINE 93 Chapdelaine. Ça ne nous fera pas de différence. Mais il apparut que la période de sécheressenavait pas été exactement calculée à leurs be-soins, car le vent continua à souffler du nord-ouest et les jours ensoleillés ne cessèrent pasde ség-réner, monotones. Chez les Chapdelaine les femmes navaientpas à participer aux travaux des champs. Le. élevés eux-mêmes quelques aniHées plus tôt (page 53). père et ses trois grands fils, tous forts etadroits à la besogne, auraient suffi, et sils con-tinuaient à employer Légaré et à lui payer unsalaire, cest quil avait commencé à travailler 94 MAEIA CHAPDELAINE pour eux onze ans plus tôt, quand les enfantsétaient tout jeunes, et ils le gardaient mainte-nant à moitié par habitude et à moitié parcequils répugnaient à se priver des services dunsi terrible travailleur. Pendant le temps desfoins Maria et sa mère neurent donc à faireque leur ouvrage habituel: la tenue de la mai-son, la confection des repas, la lessive et leraccommodage du linge, la traite des troisvaches et le soin des volailles, et une fois parsemaine la cuisson du pain, qui se prolongeaitsouvent tard dans la nuit. Les soirs de cuisson, lon envoyait Téles-phore à la recherche des boîtes à pain, qui setrouvaient invariablement dispersées dans tousles coins de la maison ou du hangar, parcequelles a


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