Causeries avec mes élèves . alors ? — A lUniversité,on enseigne le français pour les livres seule-ment, comme le latin et le grec. Mais on nestpas compris à Paris avec des livres. — Quandon commence par la parole, ne comprend-onpas les livres ? — Cest le plus court chemin pour arriverà connaître les livres, la littérature, et même la ératrice Marie-Louise avait aussi étudié dans leslivres. — Ne parlait-elle pas bien français ? — Il sen faut !au commencement de son mariage, elle a fait bien souventrire à ses dépens. — Y a-t-il des anecdotes sur son compte? — Oui, il y en a une ent


Causeries avec mes élèves . alors ? — A lUniversité,on enseigne le français pour les livres seule-ment, comme le latin et le grec. Mais on nestpas compris à Paris avec des livres. — Quandon commence par la parole, ne comprend-onpas les livres ? — Cest le plus court chemin pour arriverà connaître les livres, la littérature, et même la ératrice Marie-Louise avait aussi étudié dans leslivres. — Ne parlait-elle pas bien français ? — Il sen faut !au commencement de son mariage, elle a fait bien souventrire à ses dépens. — Y a-t-il des anecdotes sur son compte? — Oui, il y en a une entre autres qui est très-comique. —Dites-la-nous,sil vous plaît.—Volontiers. — Et après, mon-sieur, vous nous donnerez ce que vous nous avez promis. — Quai-je promis ? — Vous lavez oublié ? — Oui. — Nousnoublions pas nous daussi belles choses que la description delalouette qui chante au haut du ciel. — Vous laurez un jour. — Vous nous lavez promise le jour où vous avez dit que. 60 CAUSERIES AVEC MES ÉLÈVES. nous devions aller au jardin nous mettre à genoux devantla germandrée. — Oui. — Vous disiez quen contemplantla germandrée, nous entendrions le pinson et Talouette. —Oui. — Cest vrai, je men souviens, et je me souviens aussique la sœur de mademoiselle a dit que vous aviez tort denous faire mal au cœur. — Comment, mon ami, vous fais-je mal au cœur ? — Elle dit que vous nous faites soupireraprès les pinsons et les alouettes que nous ne pouvons pasentendre en Amérique.— Cest pour vous inspirer ledésir de visiter le pays des pinsons, des alouettes et de lagermandrée. Est-ce toute la guerre que me fait la sœurde mademoiselle ? — Non, monsieur. — Eh bien ! conti-nuez. — Je lui ai dit que vous nous avez aussi promis LeBouc et le Renard. — Ouï, je lavoue. — Elle dit quevous passez dun sujet à lautre, que vous ne donnez jamaisce que vous annoncez. — Vous parlez comme un avocat,mon ami, et vous p


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