. Lettres d'une Peruvienne . ende ma vie, que tant de maux me ferontlégers, fi japprends que tu refpires ! Au milieu de cet horrible boulever-fement, je ne fais par quel heureux ha-zard jai confervé mes Quipos. Je lespofféde, mon cher Aza, ceft le tréforde mon cœur, puifquil fervira dinter-prète à ton amour comme au mien ; lesmêmes nœuds qui tapprendront mon e-xiftence, en changeant de forme entretes mains, minftruirontdemonfort. Hé-las! Par quelle voie pourrai-je les faire pafferdans le Temple prefque en naiffant, & nen for-toient que le jour de leur mariage. LETTRE I. 9 pafler jufquà toi ? P


. Lettres d'une Peruvienne . ende ma vie, que tant de maux me ferontlégers, fi japprends que tu refpires ! Au milieu de cet horrible boulever-fement, je ne fais par quel heureux ha-zard jai confervé mes Quipos. Je lespofféde, mon cher Aza, ceft le tréforde mon cœur, puifquil fervira dinter-prète à ton amour comme au mien ; lesmêmes nœuds qui tapprendront mon e-xiftence, en changeant de forme entretes mains, minftruirontdemonfort. Hé-las! Par quelle voie pourrai-je les faire pafferdans le Temple prefque en naiffant, & nen for-toient que le jour de leur mariage. LETTRE I. 9 pafler jufquà toi ? Par quelle adrefle pour-ront-ils mêtre rendus? Je lignore ; mais le même fentiment qui nous fieinventer leur ufage, nous fuggérera lesmoyens de trompernos tyrans. Qiielquefoit le Chaqiii * fidèle qui te portera ceprécieux dépôt, je ne cefTerai denvierfon bonheur. Il te verra, mon cher A-za; je donnerois tous les jours que le So-leil me deftinepour jouir un feul momenêde ta préfence. * A 5 LE T. 1 io LETTRE IL LETTRE DEUXIEME. QUe larbre de la vertu, mon cherAza, répande à jamais foij, ombrelur la fe,raille d^rpieux Citoyen .qui a re-çu fous ma fenêtre le myftérieux tiffii deITies penfées, & qui la remis dans tesmains !; Paçhammac * prolonge fesannées, en récompenfe de Ton adreffe àfaire pafler jufquàmoi les plaifirs divinsavec ta réponfe. Les tréfors de lAmour me font ou-verts; jy puife une joie délicieufe dontmon ame senivre. En dénouant lesfe-crets de ton cœur, le mien fe baignedans une mer parfumée. Tu vis, & leschaînes qui dévoient nous unir ne fontpas rompues ! Tant de bonheur étoit lob-jet de mes défirs, & non celui de mesefpérances. Dans labandon de moi • même leil. je crai- Le Dieu créateur, plus puiffant que le So- ■:i,-î il LETTRE IL II craignois pour tes jours ; le plaifir ëtoitoublié, tu me rends tout ce .-que javoisperdu. Je goûte à longs traits la doucefatisfaftion de te plaire, dêtre lou


Size: 2272px × 1100px
Photo credit: © Reading Room 2020 / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bo, bookcentury1700, bookdecade1740, bookidperuvianlettersp15graf