. Gazette des beaux-arts . les admira-teurs du Gloria victis, plus dun nétait pas rassuré. On trouvait la sciencedu débutant un peu incertaine; un seul mouvement de recul, il étaitcondamné de ce jugement sans appel : « Cest un homme qui a dit sonpremier et son dernier mot. » Mais ce mouvement, M. Mercié ne la pasfait et, à quelque réserve quon se prête en regardant le groupe du géniede lArt, il faut bien avouer que cest là lœuvre dun artiste sûr de luiet qui a gagné ses lauriers. Ce nétait pas une partie facile à jouer que celle dont Barye étaitsorti vaincu ; la place dabord avec toutes ses em
. Gazette des beaux-arts . les admira-teurs du Gloria victis, plus dun nétait pas rassuré. On trouvait la sciencedu débutant un peu incertaine; un seul mouvement de recul, il étaitcondamné de ce jugement sans appel : « Cest un homme qui a dit sonpremier et son dernier mot. » Mais ce mouvement, M. Mercié ne la pasfait et, à quelque réserve quon se prête en regardant le groupe du géniede lArt, il faut bien avouer que cest là lœuvre dun artiste sûr de luiet qui a gagné ses lauriers. Ce nétait pas une partie facile à jouer que celle dont Barye étaitsorti vaincu ; la place dabord avec toutes ses embûches particulières,dont le hasard quelquefois est le seul qui vous fasse sortir, linexpérience 536 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. dont nul ea pareille tentative ne vous apprendra à triompher, la propor-tion trompeuse même pour les plus sûrs calculateurs et jusquau bat-tement de cœur qui vous prend en montant au-dessus du niveau de lafoule : tout devait faire trembler la main de laudacieux. Nous sommes. LE GENIE DES ARTS, GROUPE DE Al. MERCIE POUR LE GUICHET DU LOUVRE. (Croquis de lartiste.) de ceux qui lui envoient leur applaudissement. Nous louons la ligne dugroupe et le lyrisme de la composition, la noblesse de la forme bienéquilibrée entre un idéal qui lappauvrit souvent et des réalités qui larendraient vulgaire, la fière cambrure de Pégase et la beauté sereine de ,la Muse. Sans doute, on pourrait reprocher au Génie des Arts denprendre trop à son aise avec les spectateurs, et de sasseoir en cavalieréquilibriste sur laile du divin Coursier; mais quoi! les êtres surnatu- LA SCULPTURE AU SALON. 537 rels sont-ils obligés de se plier aux lois déquitation en usage parminous, et chevauche-t-on à travers les nuages comme un écuyer quiassure son aplomb sur le sol glissant? Ce ne sont pas les plumes attachéesà ses talons qui portent Mercure à travers lespace, il plane comme laigle,il vole, il passe, et lair sur lequel son corps appuie ne le sent
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