Au Kilima-Ndjaro . ?Et, dun air profondément anxieux, il nous montre une bouse de vache ! Un grand éclat de rire accueille cette révélation sur-prenante. « Il ny a pas de quoi, reprend-il indigné; cette bousene sest pas faite toute seule ! » A lappui de cette observation, très judicieuse au fond,nous distinguons bientôt des traces de pas nombreuses,pas dhommes et pas de bœufs. Des herbes broutées, desbranches cassées, et enfin de petits sentiers tout fraisouverts et senfonçant dans la plaine de lOumba nousconvainquent bientôt quon ne nous avait pas trompés :ce matin, les Massais ont


Au Kilima-Ndjaro . ?Et, dun air profondément anxieux, il nous montre une bouse de vache ! Un grand éclat de rire accueille cette révélation sur-prenante. « Il ny a pas de quoi, reprend-il indigné; cette bousene sest pas faite toute seule ! » A lappui de cette observation, très judicieuse au fond,nous distinguons bientôt des traces de pas nombreuses,pas dhommes et pas de bœufs. Des herbes broutées, desbranches cassées, et enfin de petits sentiers tout fraisouverts et senfonçant dans la plaine de lOumba nousconvainquent bientôt quon ne nous avait pas trompés :ce matin, les Massais ont passé par ici, emmenant aveceux, comme ils le font toujours, quelques vaches pourleur entretien, et cest en cet endroit quils ont laissé lechemin pour senfoncer dans le- désert et gagner larivière en droite ligne. A cette constatation, nos courageux guerriers respi-rent bruyamment, parlent tous ensemble, rient, exultentet se disent mutuellement : « Cest dommage. Nous lesaurions exterminés ! ». 29. — EbPHORDE des MONTAGNES {Col de Mbaramou). Dessin de Mgr Le Roy. DE ZANZIBAR AU KILIMA-NDJARO 149 Avançant toujours et toujours montant, nous noustrouvons bientôt sur la crête du contrefort que nousavons à passer. Là, le spectacle est magnifique Derrière nous, nous avons, depuis Bwiti, laissé troisdemi-cercles de montagnes orientées clans leur ensembledu sud-est au nord-ouest : le premier de Bwiti à Bombo,le second de Bombo à Panga, le troisième de Panga aucol de Mbaramou, où nous sommes. La plaine sétend auloin, grise et immense. Au nord, les pittoresques mon-tagnes de Taita dont la silhouette bleue se perd dans lebleu du ciel. En face, la chaîne de Paré,que nous devonsrejoindre et dont une grande plaine nous sépare. Assis sur les pierres, délivrés des Massais, contentsdapercevoir enfin ce nouveau pays où nous allons nousengager et que nous dominons du regard, nous nousreposons volontiers à lombre des maigres arbustes dela montagne {fig.


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