. Contes roses . ne manquerai pas de vous ficeler soli-dement à quelque arbre, poteau ou rocher : ainsi vous pourrez goû-ter paisiblement le repos de vos Dis-moi maintenant ton nom,camarade, car il sied de nous tutoyer sans autres cérémonies, puisquedésormais nous allons partager la même existence. — Voici une question bien naturelle, mais qui membarrasse nom, dites-vous, oui, certes, mon eh bien, sachez, moncompère, quà ma souvenance je ne crois pas en avoir jamais , depuis que je suis en ce monde, connu ni parents ni amis, jaiété plus occupé jusquici de comb


. Contes roses . ne manquerai pas de vous ficeler soli-dement à quelque arbre, poteau ou rocher : ainsi vous pourrez goû-ter paisiblement le repos de vos Dis-moi maintenant ton nom,camarade, car il sied de nous tutoyer sans autres cérémonies, puisquedésormais nous allons partager la même existence. — Voici une question bien naturelle, mais qui membarrasse nom, dites-vous, oui, certes, mon eh bien, sachez, moncompère, quà ma souvenance je ne crois pas en avoir jamais , depuis que je suis en ce monde, connu ni parents ni amis, jaiété plus occupé jusquici de combattre mon infirmité que du soin de me 38 CONTES ROSES DE MA MERE-GRAND. baptiser. Mais, pour vous être agréable, jy songerai dès la nuit close;et après avoir dormi un bon somme, je vous dirai demain le nom quejaurai choisi. — Il ne faut point remettre au lendemain ce que lon peut faire lejour même. Écoute, puisque tu es si léger, jai bien envie de tappelerPlunie-au- Vent. Cela te va-t-il ?. — Tope, répliqua lautre, ça me va. Et toi, quel est ton nom? — On me nomme Jean lOurs. Ils poursuivirent leur voyage et arrivèrent bientôt devant une hautemontagne qui leur barrait la route. Elle se dressait, abrupte et solitaire, dans la désolation de sesflancs à pic, où saccrochaient çà et là des touffes de bruyère et quel-ques pieds souffreteux de ravenelles. Les deux compagnons demeurèrent un instant fort perplexes, sedemandant sils nallaient pas rebrousser chemin. Cest en vain queleurs yeux exploraient la haute muraille nue : pas le moindre sentier JEAN LOURS. taillé dans le roc, aucune saillie, rien que la pierre lisse, coupée defailles étroites envahies par la lèpre verdàtre des lichens. Quelques lé-zards gris, pointant leur tête curieuse hors des fissures où ils gîtaient,contemplaient de leurs yeux de jais lembarras des voyageurs.


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