Le diable amoureux, roman fantastique . beaux jours, les rivages enchantés de la Brenta;les femmes même semblaient avoir renoncé àcette jalousie dont on les accuse, ou subjuguéespar une supériorité dont elles ne pouvaient dis-convenir, ou désarmées par un maintien qui an-nonçait loubli de tous ses avantages. Connu de tout le monde pour lamant aimé dunobjet aussi ravissant, mon orgueil égalait mon LE DIABLE AMOUREUX 105 amour, et je mélevais encore davantage quand jevenais à me flatter sur le brillant de son ne pouvais douter quelle ne possédât lesconnaissances les plus rares, et je


Le diable amoureux, roman fantastique . beaux jours, les rivages enchantés de la Brenta;les femmes même semblaient avoir renoncé àcette jalousie dont on les accuse, ou subjuguéespar une supériorité dont elles ne pouvaient dis-convenir, ou désarmées par un maintien qui an-nonçait loubli de tous ses avantages. Connu de tout le monde pour lamant aimé dunobjet aussi ravissant, mon orgueil égalait mon LE DIABLE AMOUREUX 105 amour, et je mélevais encore davantage quand jevenais à me flatter sur le brillant de son ne pouvais douter quelle ne possédât lesconnaissances les plus rares, et je supposais avecraison que son but était de men orner; mais ellene mentretenait que de choses ordinaires, et sem-blait avoir perdu lautreobjetde vue. «Biondetta,lui dis—je? un soir que nous nous promenions surla terrasse de mon jardin, lorsquun penchanttrop flatteur pour moi vous décida à lier votre sortau mien, vous vous promettiez de men rendre. digne en me donnant des connaissances qui nesont point réservées au commun des hommes. 104 LE DIABLE AMOUREUX. Vous parais-je maintenant indigne de vos soins?un amour aussi tendre, aussi délicat que le vôtrepeut-il ne point désirer dennoblir son objet? — 0 Alvare ! me répondit-elle, je suis femmedepuis six mois, et ma passion, il me le semble,na pas duré un jour. Pardonnez si la plus doucedes sensations enivre un cœur qui na jamais rienéprouvé. Je voudrais vous montrer à aimercommemoi ; et vous seriez, par ce sentiment seul, au-des-sus de tous vos semblables; mais lorgueil humainaspire à dautres jouissances. Linquiétude natu-relle ne lui permet pas de saisir un bonheur, silnen peut envisager un plus grand dans la perspec-tive. Oui, je vous instruirai, Alvare. Joubliais avecplaisir mon intérêt; il le veut, puisque je dois re-trouver ma grandeur dans la vôtre ; mais il ne suffitpas de me promettre dêtre à moi, il faut que vousvous donniez et sans réserve et pour tou


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